Souvent pointé du doigt pour ses émissions polluantes, le bois de chauffage a pourtant une réelle carte à jouer dans l’amélioration de la qualité de notre air. Pour ceci, deux prérequis indispensables : un bois bûche de qualité (jusqu’à 8 fois moins de particules émises qu’une bûche traditionnelle) associé à un appareil bois énergie haut rendement. C’est l’une des conclusions de l’étude publiée par le CERIC, qui va même au-delà en proposant un plan d’action en faveur de la qualité de l’air à mener d’ici 2030…
L’utilisation d’un bois de qualité permet de diminuer fortement les émissions de particules
C’est l’un des chiffres à retenir de l’étude du CERIC : sur un appareil récent et dans les mêmes conditions d’utilisation, un bois bûche fendu écorcé au taux d’humidité de 16 % émet 8 fois moins de particules qu’un bois bûche non fendu et non écorcé au taux d’humidité de 28 %. C’est considérable.
Tous les bois de chauffage disponibles dans le commerce ne sont donc pas la même qualité ?
Non, il existe en effet de grandes disparités d’un bois de chauffage à l’autre. C’est ce que confirme l’étude du CERIC (les tests ont uniquement été réalisés avec des produits vendus dans le commerce). En tant qu’utilisateur, 3 paramètres sont à surveiller :
– le taux d’humidité est primordial (un lot testé atteignait environ 30 % !),
– la propreté du bois (présence de moisissures dans certains cas),
– et l’homogénéité du calibre des bûches.
Ces différences sont loin d’être neutres car elles impactent fortement les performances et la consommation des appareils comme le rappelle le CERIC : « Un appareil récent, fonctionnant avec un combustible de mauvaise qualité peut même avoir un rendement inférieur à celui d’un appareil ancien alimenté avec un combustible de qualité ».
Notez aussi que lors des essais, les performances annoncées par les fabricants d’appareils ont pu être atteintes en utilisant des bois bûches respectant les 3 paramètres sec (taux d’humidité ≤ 20 %), calibré (bûche fendue plutôt que rondin) et écorcé (la propreté de la bûche).
Combustion incomplète, danger…
La qualité des émissions dans l’atmosphère issues de la combustion du bois dépend de la combinaison de trois éléments : le rendement de l’appareil, la qualité du bois et la quantité d’air introduite. La mise en défaut d’un seul de ces trois éléments peut entraîner une combustion incomplète, principale cause de génération et d’émission de gaz polluants et de particules. On comprend donc toute l’importance de la qualité du combustible bois.
L’étude précise enfin que « l’utilisation d’un combustible de qualité ne coûte pas plus cher (…), elle permet de prolonger la vie de l’appareil de chauffage et du conduit de fumée et facilite l’entretien (peu d’encrassement, peu de cendres…). » Pas neutre non plus dans un budget chauffage. Autrement dit, soyez vigilants sur la qualité du bois de chauffage que vous achetez.
→ Essence, provenance, certifications… Découvrez comment bien choisir un bois de qualité.
Un plan d’actions qualité de l’air
Estimant que le passage à 100 % de bois sec permettrait de diviser par 10 les émissions de particules fines à horizon 2030, le laboratoire CERIC présente 3 actions à combiner pour atteindre cet objectif :
– poursuivre le renouvellement du parc d’appareils,
– encourager le remplacement des appareils les moins performants tels les foyers ouverts et les appareils d’avant 2000 (responsables de 2/3 des émissions),
– inciter les consommateurs à utiliser des combustibles bois de qualité.
Cette étude démontre si besoin était que chacun peut être acteur de l’amélioration de la qualité de l’air, à condition de faire les bons choix.
→ L’étude complète du laboratoire CERIC est à découvrir ici : Impact de la qualité du combustible bois bûche et de l’évolution du parc d’appareils à bois sur la qualité de l’air (Juillet 2017)