Parce qu’il régule le flux d’air qui traverse l’appareil de chauffage, le tirage est un élément clé pour une bonne combustion.
Le principe du tirage naturel est simple : l’air frais extérieur permet aux fumées chaudes plus légères de monter et de s’extraire du conduit, par un phénomène de dépression. Si le tirage est trop faible, les fumées ne s’évacuent pas correctement, l’appareil refoule, la combustion est inefficace et le feu risque de s’éteindre petit à petit. Le conduit de fumée se trouve rapidement encrassé, son entretien coûte plus cher. Alors, comment y remédier ?
La sortie de toit ne dépasse pas assez le faîtage
Sauf cas particuliers, une sortie de toit doit dépasser le faîtage de 40 cm au minimum (selon l’arrêté d’octobre 1969 – DTU 24.1). Sans cela, les fumées risquent d’être rabattues dans le conduit par les vents.
Voici deux cas fréquents :
– L’habitation a été rehaussée sur une partie et la hauteur du conduit n’a pas été mise en conformité.
– Un poêle à bois est installé dans une véranda, le conduit dépasse de 1 mètre et se situe bien en-dessous du faîtage de l’habitation.
Les solutions
– Rehausser le conduit de fumée, à l’aide d’un conduit isolé
– Équiper le logement d’une sortie de toit de grande hauteur.
– Déplacer la sortie de toit en intervenant dans les combles et la toiture pour modifier son trajet.
Le conduit est mal adapté au poêle ou au foyer fermé
C’est le cas lorsqu’un conduit ancien est réutilisé pour un nouvel usage. Qu’il soit sur-dimensionné ou sous-dimensionné, le résultat est le même : un mauvais tirage.
Pour un rendement optimisé, le dimensionnement du conduit (le rapport entre sa hauteur et sa section) doit correspondre à l’appareil auquel il est raccordé.
Les solutions
– Faire appel à un professionnel pour établir un diagnostic, en fonction des préconisations du fabricant de l’appareil.
– Conduit sur-dimensionné : tuber ou adapter la dimension à l’aide d’un kit spécial.
– Conduit sous-dimensionné : augmenter la hauteur de tirage en allongeant le conduit, ou, si ce n’est pas possible, réaliser un tirage forcé à l’aide d’un aspire-fumée électrique.
Le volume d’air qui arrive au poêle ou au foyer est insuffisant
Quand l’apport d’air est insuffisant dans la chambre de combustion, le bois ne s’enflamme pas ou se consume mal. Pour brûler 1 kg de bois bûches, il faut 4 à 7 m3 d’air ! Souvent, le volume d’air présent aux abords du poêle est trop limité. Et la VMC aggrave encore la situation puisqu’elle extrait l’air intérieur.
La solution
– Réaliser une prise d’air extérieure à travers le mur, qui est raccordée directement au poêle et lui amène l’air comburant (celui qui permet la combustion). Cette solution très efficace n’interfère pas avec le système de ventilation de l’habitation.
– Si ce n’est pas possible, installer dans la pièce où se trouve l’appareil une prise d’air pour créer un apport d’oxygène. La choisir obturable pour les périodes sans chauffage.
Le conduit est obstrué ou en mauvais état
Un corps étranger dans le conduit empêche les fumées de s’échapper. Cela peut être d’un nid d’oiseau construit au printemps. Ou encore des éléments de maçonnerie qui se sont détachés dans un vieux conduit.
Les solutions
– Faire ramoner le conduit par un professionnel avant la période de chauffe.
– Si le conduit est en mauvais état, le faire réparer puis le tuber.
Le conduit est coudé
Les angles ou les coudes vont à l’encontre d’un bon tirage. Ces zones ralentissent les fumées, favorisent leur refroidissement ; elles s’alourdissent et ont plus de mal à s’échapper.
En fait, plus un conduit est droit et isolé, plus il maintient efficacement la différence de température extérieur/intérieur. Plus cette différence de température est importante, plus grande est la dépression naturelle dans le conduit, qui favorise l’extraction des fumées.
Les solutions
– Conduit maçonné de section carrée ou rectangulaire : tuber le conduit : les fumées circulent mieux dans un conduit de section circulaire.
– Le cas échant, intervenir sur le tracé du conduit pour supprimer des coudes ou modifier leur ouverture.
Le combustible est de mauvaise qualité
Tout bois n’est pas bon à brûler ! Ses performances dépendent de son essence et de son degré d’humidité. Un combustible pas assez sec peut perturber le tirage et fera baisser le rendement de l’appareil dans tous les cas.
La solution
– Choisir des bûches traditionnelles de haute qualité (taux d’humidité inférieur à 20 %) ou des bûches et briquettes densifiées, certifiées NF 444.
Encore plus d’infos…
- Qualité du tirage et densité de l’air
Plus la pression barométrique est haute, plus l’air est dense, meilleur est le tirage. Par mauvais temps (pression barométrique basse), l’air humide est moins dense, les cheminées tirent moins bien.
- Allumage difficile par temps froid
Vous faites votre première flambée de la saison et vous avez des difficultés à faire démarrer le feu, ça refoule : que se passe-t-il ? Dans le conduit de fumée, l’air est pratiquement aussi froid qu’à l’extérieur, et cet air froid plus lourd produit l’effet d’un bouchon. Il faut prendre le temps de réchauffer le conduit pour assurer une bonne dépression.
Notre conseil : disposer le petit bois au-dessus des bûches pour produire une petite combustion. Ainsi, le conduit va monter en température, et les conditions d’une bonne combustion seront vite réunies.
- Trop de tirage… ce n’est pas mieux !
Si le tirage est trop important, votre appareil risque de fonctionner en sur-régime. La surchauffe peut produire des dommages et réduire la durée de vie de votre équipement (appareil et conduit de fumée). Et vous consommez plus de bois, qui se consume très vite sans produire la chaleur attendue. Pour y remédier, vous pouvez installer un régulateur de fumées.
Le conseil de Poujoulat : privilégier le tirage naturel quand c’est possible
Si aucune solution de tirage naturel n’est satisfaisante, on peut avoir recours au titrage forcé en installant un aspire-fumées.